Troisrives (Michèle Vilet)

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Marie prend le train, depuis l’Angleterre, pour retrouver Jérôme, son frère, à Troisrives, la maison de famille dont ils viennent d’hériter. Marie profite de ce retour pour mettre de l’ordre dans sa vie.

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Description

Editions Le Grand Miroir (Luc Pire), 2006.

Marie prend le train, depuis l’Angleterre, pour retrouver Jérôme, son frère, à Troisrives, la maison de famille dont ils viennent d’hériter. Marie profite de ce retour pour mettre de l’ordre dans sa vie. Elle évoque le souvenir de son père autoritaire, de sa mère sacrifiée, de sa sœur, qu’elle n’a réellement découvert que sur le tard, et de son frère, Jérôme, de qui elle fut si proche, avant qu’il ne quitte la Belgique pour les USA…
Le récit de Michèle Vilet est construit autour d’une structure assez classique qui met en parallèle le trajet en train et l’évocation du passé, et cette simplicité lui sied très bien, mettant en valeur la qualité de l’écriture.
Nous entendons craquer et respirer Troisrives, avec « ses couloirs dérobés, ses seuils cachés, ses chambres pour le personnel». Située, comme une île, entre ses trois rivières, cette maison imposante qui « non seulement révélait ses origines fastueuses de la fin du dix-neuvième siècle, mais entretenait en nous le goût du théâtre, des personnages, des mystères, des secrets » va en effet devenir le révélateur d’un passé que Marie va tenter de dépoussiérer, d’aérer, pour mieux s’en libérer.
Les mots de l’auteur évoquent avec autant de succès les paysages – la campagne de chez nous, celle du Kent où va se réfugier Marie après le départ de son frère – que les personnages – tous bien campés et nuancés – les époques – dont l’année 68 à Bruxelles – et enfin la peinture – qu’elle nous fait découvrir avec beaucoup de justesse et de sensibilité.
« Je songe à Gauguin : il ne veut pas reconstituer le réel mais le réinventer. Il n’use de ce qu’il a sous les yeux que pour composer sa propre palette. Il travaille de mémoire, d’inventions, de manipulations rêveuses, réinvente son sujet, découvrant des rapports inédits entre les choses. Il préfère combiner des éléments réels plutôt que de styliser la réalité. Cette confrontation entre réalisme et imaginaire lui ouvre la voie royale d’un monde recréé. C’est ce que je suis en train de faire, moi aussi. Mais, pour moi, est-ce une voie royale ? »
Michèle Vilet aime l’art et cela se sent. Plutôt que de l’utiliser comme autant de références, elle l’intègre au récit, à la vie. Outre son intérêt pour la peinture, son héroïne a été marquée par certains films, travaille dans une librairie, pratique le théâtre et va jusqu’à transformer son jardin en œuvre d’art…
Enfin, le texte lui-même est une musique, au rythme tantôt paisible tantôt halettant, qui donne envie de lire à voix haute, pour mieux entendre les sons couler ou se heurter, les modes mineur et majeur s’enchaîner avec justesse.
Sans doute est-ce l’évocation des arts et de la nature qui, face au poids des souvenirs de Marie, de ses secrets et de ses souffrances, crée une sorte d’alchimie.
Car la magie opère, et nous sortons de la lecture de Troisrives avec un sourire nouveau, avec espoir, avec des images précieuses qui ne sont pas prêtes de nous quitter.

9782874156175
124 pages

Informations complémentaires

Poids 0,180 kg
Dimensions 13,7 × 20 cm