Entre le tableau et le livre, le lien est étroit. Non seulement la page, la toile, déploient leur étendue à peupler, mais l'une ou l'autre s'ouvrent telles des fenêtres sur le monde.
On écrit mais on aurait aimé sculpter, jouer d'un instrument de musique, danser, peindre… Justement, peindre, ne serai-ce pas possible, indirectement, avec des mots qui épouseraient formes et couleurs ?
Françoise Lison-Leroy et Colette Nys-Mazure ont pris le train, la route et le large. Scènes et tableaux se relaient dans cet ensemble illustré avec grâce par Iris Van Dorpe.
L'enfance croquée par deux observatrice attentives et aimantes. Elles vont au vif du sujet. Colette Nys-Mazure d'une voix qui dit l'essentiel de la vie : l'amour fou, la berceuse, l'amitié, la sauvage chevauchée, le printemps remuant.
Notre société, obsédée par le vieillissement, la dégradation du corps et celle de l'esprit, succombe au "jeunisme". Il devient impératif pour chacun d'apparaître au mieux de sa forme, de masquer les rides, de cacher sa fatigue. Qui d'entre nous échappe à cette hantise ? Et si ce n'était qu'un leurre ?
"L'Envers &l'Endroit" est constitué d'un ensemble de textes inspirés par la rencontre avec des femmes et des hommes en situation d'apprendre ou de réapprendre à lire et à écrire.
Il a dû falloir au poète (il, elle) une énergie patiente, une sauvage révolte toujours à l'affût pour retourner à son "rectangle clair de papier qui la hèle, la hale (…) impérieux".
J'aime la nouvelle car c'est une déclaration d'amour sans ambages. J'aime son incision dans le tissu du temps, sa force sans débordement, sa tenue inoubliable. […]
Que fait-elle là ? L'écrivaine, ancrée au ventre de la cuisine, est aussi dressée, vigie au balcon. Elle se sépare des siens pour exister elle-même, et les laisser libres.